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Style Autre / Ref.10552

Julia ZSOLNAY (1856-1950) - Unique paire de plateaux japonisants

Dimensions

Diameter: 64cm

Époque et provenance:
Hongrie, datés 17 juin 1887 au dos, monogramme de Julia Zsolnay "JSZ" à l'encre noire.
Marque de la fabrique Zsolnay et indications sur le modèle et les couleurs utilisées au dos.

Statut:
En excellent état.


Cette magnifique paire de plateaux japonisants est un exemple tout à fait unique dans la production de la célèbre maison Zsolnay. Doublement remarquables, car les céramiques Zsolnay d’inspiration japonaises d’une part et les représentations de personnages d’autre part y sont assez rares. De surcroît, il s’agit ici de prototypes originaux décorés avec soin par Julia Zsolnay, d’une facture autrement supérieure aux modèles tirés d’après eux. Ce sont donc des objets uniques, d’autant plus surprenants au sein d’une production habituelle de décorations géométriques ou florales, chez un fabricant bien connu et d’une importance considérable.

Cette fabrique hongroise historique, fondée en 1851 par Miklós Zsolnay et dirigée par son fils Vilmos dès 1863, a brillé aux Expositions Universelles de 1873 à Vienne et de 1878 à Paris où elle reçut un Grand Prix. Ainsi, des années 1870 à la Grande Guerre, la fabrique située dans la petite ville de Pécs connût une expansion considérable, et devint la plus grande entreprise en Autriche-Hongrie.
Julia Zsolnay, fille de Vilmos, est l’auteur particulièrement douée du décor de ces deux plateaux. Accompagnant la montée de l’entreprise familiale, sa participation y fut importante en tant que décoratrice, auteure d’un « style Zsolnay » typique. Les céramiques Zsolnay offrent ainsi une gamme de céramiques décorées de motifs traditionnels hongrois, mais elles embrassent aussi un certain orientalisme. Julia Zsolnay s’appuie sur les styles traditionnels de grandes civilisations du monde, et produit ainsi des décors Persans, Anatoliens, mais aussi Renaissants.
Ainsi, plusieurs plateaux conservés au Musée des Arts Appliqués de Budapest révèlent la passion de l’artiste pour les décors géométriques et floraux de l’Orient.
   
Les motifs japonisants font partie des plus rares chez cette artiste, mais le même musée en montre un exemplaire intéressant de 1885, une paire de plateaux décorés de coqs. Il détient aussi un sucrier décoré de bambous et de fleurs. Ces deux exemplaires, isolés dans la vaste collection de céramiques Zsolnay du musée de Budapest, attestent d’une certaine production japonisante entre 1880 et 1887.
L’art du Japon a en effet eu un retentissement croissant à chaque Exposition Universelle, où les créateurs du monde entier pouvaient se rencontrer, et en particulier à partir des années 1870, où le terme Japonisme apparaît. Julia Zsolnay a certainement participé aux Expositions Universelles de 1873 et 1878 avec la fabrique, et vu les porcelaines et estampes japonaises.
Dans les années 1890 à 1910, la fabrique se concentrera sur sa participation à la Sécession, et produira une foule d’objets Art Nouveau qui restent emblématiques de la fabrique. Julia Zsolnay reviendra cependant au Japonisme dans l’entre-deux guerre, une fois essoufflée la mode 1900. Quelques beaux vases des années 1926-1927 confirment en effet la sensibilité particulière de Julia Zsolnay envers le raffinement de l’esthétique japonaise.
En revanche, la figure humaine est rare dans les décorations de Julia Zsolnay, bien qu’elle s’y montre ici très douée.

L’artiste déploie ici son grand talent de dessinatrice et de peintre, qu’elle développe parallèlement à son travail de décoratrice de faïences. Julia Zsolnay est en effet une peintre douée, qui, comme beaucoup d’artistes femmes du XIXe siècle, est encouragée à se consacrer à la minutie de la peinture sur porcelaine, à laquelle il est vrai qu’elle excelle. Quelques huiles sur toile révèlent cependant la vigueur et l’expressivité de sa peinture, notamment le portrait de son père.

Pour cette paire de plateaux, Julia Zsolnay a pour une fois laissé cours à son talent pour les figures humaines, en décrivant avec finesse les douces courbes des bras des jeunes femmes. Elle a aussi joué de plusieurs techniques de peinture sur porcelaine, montrant l’aboutissement de son savoir-faire de décoratrice mis au service d’une véritable petite œuvre d’art. La peinture est tantôt contrôlée, subordonnée au dessin comme sur la tunique à motifs floraux, semée de petits pois blancs, tantôt déposée en taches qui se fondent aux tons voisins, comme sur le foulard noué autour des hanches et le ruban dans les cheveux. Grâce à cette variation, Zsolnay fait une peinture à la fois précise et aérée, d’une grâce exquise.

La correspondance entre les deux plats, l’un au lever du soleil, l’autre au crépuscule, relève d’une démarche poétique qui va bien au-delà de ses ornements habituels.

La finesse particulière de son trait est alliée ici à un grand sens de la composition, qui donnent à chaque détail une beauté particulière. Esprit sensible aux formes, Julia Zsolnay n’a laissé aucune monotonie dans le traitement des vagues ou du ciel. Chaque poisson enfermé de le filet, chaque motif plissé sur la tunique, est lisible. Dans cette œuvre, elle exprime sa propre sensibilité esthétique et réunit ses deux talents, la décoration de faïence et l’art de peindre.

Ces prototypes très soignés indiquent au dos les détails de peintures utilisées pour leur reproduction. La collection Gyugyi du musée Zsolnay détient en effet un plat peint d’après le modèle original de Julia Zsolnay que nous présentons aujourd’hui. La facture des copies d’après le prototype n’est pas aussi soignée, la subtilité personnelle de l’artiste n’y peut être reproduite.

A la Belle Époque, l’artiste est mariée à l’architecte Art Nouveau Tadé Sikorski, qui devint le concepteur esthétique de la fabrique. Sous son égide, la maison Zsolnay produit un grand nombre de céramiques dans le goût de ce renouveau international, pour lesquelles elle reçu des prix à toutes les Expositions Universelles entre 1900 et 1910. Les céramiques Zsolnay ont aussi conquis l’espace public en fournissant des revêtements à l’architecte Odön Lechner, inscrivant à jamais le nom de la fabrique dans l’Histoire.