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La réalisation d’un objet d’art en bronze doré nécessite un long travail et fait successivement appel à plusieurs mains et corps de métier. Tout d’abord, à partir d’un dessin ou d’un modèle, un sculpteur réalise en terre cuite ou en bois, une maquette de la pièce à produire. Ensuite, le fondeur-ciseleur intervient : après avoir imprimé un moule de la maquette, il s’occupe de la fonte du bronze en faisant couler à l’intérieur du moule le métal en fusion. La ciselure compte largement dans la valeur d’un bronze d’art : lors de cette étape, le fondeur-ciseleur s’efforce de restituer aussi fidèlement que possible le modèle qui a été légèrement dégradé par la fonte. Son travail s’approche alors de celui du sculpteur, et seuls les meilleurs artisans ont le droit d’effectuer cette étape.

Vient ensuite la phase de la dorure à proprement parler, réalisée par les ciseleurs-doreurs, jusqu’à ce que Louis XVI réunisse sous une même bannière les fondeurs-ciseleurs et les ciseleurs-doreurs qui se disputaient leurs droits. Celle-ci peut correspondre à deux différentes techniques : la dorure au mercure (ou l’or moulu) et la dorure à la feuille d’or.
Dans le premier mode opératoire, l’or réduit en chaux ou moulu sur une pierre à broyer est mélangé avec du mercure ou du vif d’argent. L’objet en bronze est alors recouvert par cet amalgame, puis chauffé pour faire évaporer le mercure et fixer l’or. Après refroidissement, l’or est travaillé par différentes techniques : le matage, le brunissage qui met en valeur les volumes et les détails, et la mise en couleur de l’or.
La dorure au mercure est généralement d’une excellente qualité, très solide et durable. Les vapeurs de mercure sont toutefois extrêmement toxiques pour la santé des artisans.
Effectuer une dorure à la feuille d’or, nécessite de préparer l’or sous forme de feuilles ou de carnets que l’on pose sur un coussinet et fixe grâce à une brosse sur le métal bleui au feu. Cette dorure est moins résistante que celle résultant d’un amalgame et moins propice à de subtiles finitions, mais elle reste toutefois plus économique.
Au XIXe siècle apparaît la dorure par électrolyse, qui, inventée en 1827, permet l’absence de vapeurs toxiques pour les artisans.

On retrouve le bronze doré dans les cheminées, rampes d’escaliers, serrureries, dans les luminaires (lustres, lanternes ou candélabres), dans l’ameublement, l’horlogerie (pendules, horloges et baromètres), dans les vases montés, garnitures de cheminées ou encore sur les encriers.
Parmi les plus beaux exemples de statuaire en bronze doré, on peut citer le Pont Alexandre III et les quatre statues qui couronnent ses pilastres autour du thème des Renommées et de Pégase. Ce pont inauguré pour l' Exposition Universelle de 1900 fut réalisé par les architectes Joseph Cassien Bernard et Gaston Cousin. Les quatre Renommées furent sculptées par Emmanuel Frémiet, Pierre Granet et Léopold Steiner. Mentionnons également la statue équestre de Jeanne d’Arc, place des Pyramides, réalisée par Emmanuel Frémiet en 1874. Enfin, la statue monumentale d'Athéna (environ 10 mètres de hauteur) ornant la fontaine de la Porte Dorée à Paris fut réalisée en bronze doré par le sculpteur Léon-Ernest Drivier pour l'exposition coloniale de 1931. Elle occupe le péristyle du palais de la Porte Dorée, devant l'entrée principale. Elle est alors intitulée « La France apportant la paix et la prospérité aux colonies ».

Au XVIIème siècle, l’Italie utilise déjà du bronze doré, mais c’est la France, avec le flamboyant règne de Louis XIV, qui contribue à la profusion du bronze doré dans toute l’Europe. Sous le règne du Roi Soleil, le luxe est omniprésent, il abonde dans l’architecture, la peinture, les jardins, ou même les cuisines, et se veut être le reflet de la richesse et puissance de la monarchie absolue. C’est grâce à André Charles Boulle – maître-ébéniste à la cour du roi qui de son vivant est qualifié comme « le plus habile ébéniste de Paris » par Colbert - que les meubles se parent de bronze. Ses apports ont été rendus possible grâce à ses multiples talents de dessinateur, bronzier et ébéniste. Au début les bronzes dorés sont surtout utilisés dans la serrurerie (boites des serrures, poignées de portes, verrous), puis ils servent à protéger les parties les plus fragiles des meubles - angles et pieds - qu’ils ornent de riches décors, empruntés à l’Antiquité, la mythologie, la faune ou la flore.

Sous Louis XV, l’utilisation du bronze doré s’amplifie encore. Le mobilier de style rococo est imaginatif ; il peut être caractérisé par la fantaisie de ses lignes courbes et son asymétrie, une certaine légèreté et féminité. Les décors en bronze doré y sont très travaillés et représentent des rocailles, feuillages, feuilles d’acanthe, joncs et coquilles.
Les ornements du style Louis XVI sont quant à eux beaucoup plus minimalistes : ils s’inspirent de l’Antiquité, de la nature et beaucoup sont conçus spécialement pour Marie-Antoinette. En tant que motifs, le nœud de ruban, le feston et la draperie sont fréquents.
Sous l’Empire et la Restauration, le bronze doré retrouve tout son faste. L’ameublement Napoléon III se reconnaît quant à lui par l’abondance de ses décors richement travaillés, et notamment du bronze doré. Admiratrice de Marie-Antoinette, l’impératrice Eugénie commande un mobilier proche du style Louis XVI.

Les bronzes sont rarement signés, quelques grands noms sont toutefois connus sous Louis XVI, l’Empire et la Restauration, tels Philippe et Jacques Caffiéri, Jean-Claude Deplessis, les Feuchère, Jean Joseph de Saint-Germain, François Rémond, ou Pierre Gouthière

L’authentification d’une pièce en bronze doré est une affaire délicate. Les répliques et redorures ont été nombreuses du XVIIIème siècle à nos jours. Contrairement aux autres techniques, le toucher intervient peu dans l’appréciation des bronzes dorés, l’œil et l’expérience sont privilégiés. Quelques éléments peuvent guider ; par exemple, les bronzes français dorés du XVIIIème siècle sont de manière générale plus léger et moins épais que ceux du XIXème siècle.


Bibliographie

VERLET Pierre, "Les Bronzes dorés français du XVIIIè siècle", Ed. Picard, 1987.

Un ciseleur-doreur maniant le ciselet et le marteau. A côté de lui, le coussin avec les feuilles d'argent. (Encyclopédie, Planches, T. I, « Argenteur », pl. I, fig. 1, n°2).
Maquette de pendule en terre cuite, vers 1700. Présentant le détail des reliefs qui serviraient à prendre des empreintes pour le moulage et la fonte. Getty Museum, Malibu, USA.
André Charles Boulle, Commode, vers 1710-1720. MET Museum, NY, USA.
Centre de la commode de la Chambre de Louis XV au Château de Versailles, 1739. Les bronzes sont signés de Caffieri. Le roi vécut jusqu'à sa mort avec ce meuble qui passa en 1774 au Duc d'Aumont. Wallace Collection, Londres.
Jean-Henri Riesener, Table à écrire de Marie-Antoinette, 1782. Porte la marque du Petit-Trianon et l'estampille de Riesener. La dorure des bronzes fut réalisée par Remond. Collection Rothschild de Waddesdon, Waddesdon Manor, Angleterre.
Jean-Henri Riesener, Commode créée pour Marie-Antoinette, 1783. Collection de Mrs. William Kissam Vanderbilt (1853–1933) puis MET Museum, NY, USA
Pierre Ladoyreau, Douze trophées de bronze de la Galerie des Glaces, 1701-1703. Château de Versailles.
Vase d'ancien céladon du Japon monté en bronze doré par Gouthière, 1782, à la demande du duc d'Aumont. Cette œuvre fut achetée par Louis XVI pour le Museum. Musée du Louvre, Paris.
Paire de chenets à chameaux couchés, vers 1785, provenant du Boudoir Turc de Marie-Antoinette. Musée du Louvre, Paris.
Louis Dauthiau, Siméon Passemant, Philippe Caffieri le jeune et Jacques Caffieri - Pendule Astronomique de Louis XV, Cabinet de la pendule, Château de Versailles, 1753.
Lucien-François Feuchère, Paire de bras d'applique à trois lumières, 1788 , provenant du cabinet de toilette de Marie-Antoinette. Musée du Louvre, Paris.
Pierre Gouthière, Cheminée du Salon des Nobles de la Reine au Château de Versailles, 1785.
Sculptures de bronze doré du Pont Alexandre III inauguré pour l'Exposition Universelle de 1900.
Emmanuel Frémiet, Statue équestre de Jeanne d'Arc, Place des Pyramides, Paris, 1874.
Léon-Ernest Drivier, Athéna monumentale en bronze doré faisant plus de 10 mètres de hauteur réalisée à l'occasion de l'Exposition Coloniale de 1931. Fontaine de la Porte Dorée, Paris.