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Style Néo-Renaissance / Ref.13255

Charles HUNSINGER ( 1823-1893) et Marie PUISOYE (vers 1840 - ?) : Cabinet Néo-Renaissance

Dimensions
Largeur 100cm
Hauteur 177cm
Profondeur : 45cm

Époque et provenance:
Ébène, bois de citronnier , émaux.
Après 1881 – Avant 1893

Ce cabinet de style Néo-Renaissance en deux parties – en placage d’ébène et marqueterie de cubes-  reliées par deux paires de fines colonnes latérales, porte au sommet une frise dentelée, formant un léger retrait dans la partie centrale. Cette frise surmonte un linteau sculpté de plus petite taille, orné en son centre d’une plaque d’émail représentant un nu féminin et des putti, au dessus d’une porte ouvrant sur un intérieur en citronnier. Deux petites plaques figurant un putto et une plaque ronde portant les initiales « RR », au dessus d’une autre plaque cintrée représentant Galatée sur un char marin en forme de coquille tiré par des dauphins, signée en bas à gauche « M. Puisoye » ornent cette porte. Juste en dessous de l’émail de Puisoye se trouve encore une autre plaque rectangulaire décorée de feuillages. De part et d’autre de la partie centrale figurent deux plaques circulaires représentant Cupidon. Enfin, deux colonnes sculptées de feuilles d’acanthes à la base encadrent toute la partie supérieure. Ces deux colonnes sont prolongées par une autre paire de colonnes lisses, moulurées à la base, encadrant le soubassement. Un tiroir, situé juste en dessous de la partie supérieure du meuble, est orné d’une frise sculptée et soutenu également par une paire de colonnes, tandis que le reste du soubassement est vide et repose sur une base en escalier. L’ensemble du meuble repose quant à lui sur quatre pieds boules. 

 

La signature présente sur la serrure de ce meuble nous renseigne sur le créateur de celui-ci, Charles Hunsinger. Il est né en Alsace, à Dossenheim, le 4 février 1823. Son nom apparaît vers 1859 dans les Almanachs du Commerce en tant que « fabricant de meubles de luxe et de fantaisie », la même année que son installation au 244 rue du Faubourg Saint-Antoine. Il exécutait notamment des meubles en ébène incrustés d'ivoire, des meubles en marqueterie, des corbeilles de mariages... En 1867, il transfère son atelier au 56 rue de la Roquette, atelier qu'il conserva tout en en  ouvrant un nouveau au 13 rue Sedaine en 1874. Il s'associe en 1872 avec Charles Adolphe Frédéric Wagner et, ensemble, ils se présentent à de nombreuses expositions. Au final, on retrouve Hunsinger dans les expositions de Paris en 1865, 1867, 1878 et 1889. Il obtient une médaille d'Argent à l'Exposition Universelle de 1878 et une médaille d'or à Bruxelles en 1881. L'association entre Hunsinger et Wagner dure une dizaine d'années, avant que Wagner ne se retire vers 1882. La même année, Hunsinger ouvre une boutique au 13 rue des Pyramides et exerce à nouveau seul jusqu'à sa mort le 12 mars 1893. Les meubles de Hunsinger jouissaient d'une grande renommée et un bel exemplaire, daté de 1879, est conservé au Musée d'Orsay (OAO1001). 

 

La crédence que nous vous présentons ici est un témoin privilégié de l'art de Hunsinger, réalisé conjointement avec une artiste émailleur, Marie Puisoye. Cette dernière expose dès 1877 au Salon : elle y présente un portrait sur porcelaine et est alors l'élève de Mme D. de Cool. A l'Exposition Universelle de 1878, elle expose dans la classe des émaux et faïences d'art (classe 69). La même année, au Salon, elle expose des émaux dits « limousins ». Très tôt, elle marque une prédilection pour l'œuvre de Raphaël : en 1879, elle expose un émail intitulé « Le Temps », d'après Raphaël. Cet intérêt pour l'œuvre de Raphaël est important au regard du meuble que nous présentons ici. En effet, la scène centrale montrant Galathée est une copie de la fresque de Raphaël intitulée « Le Triomphe de Galathée » réalisée en 1514 pour la Farnésine. On y retrouve le personnage de Galathée, montée dans une conque tiré par deux dauphins. On y retrouve également le petit putto du premier plan. Lors de l'exposition de la Société des Artistes Français de 1881, Marie Puisoye expose un émail intitulé « Galathée », peut-être le même que celui de ce meuble. A partir de cette même année, elle est élève du plus grand maître émailleur du XIXè siècle, Claudius Popelin, dont la manière se retrouve dans les œuvres de Marie Puisoye. 

Sur ce meuble, nous trouvons également d'autres émaux dont les scènes sont tirées de la même œuvre de Raphaël : les deux médaillons montrant des petits Cupidon sont directement tirés du « Triomphe de Galathée » de la Farnésine. 

Dans la partie haute du meuble, une plaque rectangulaire émaillée montre une femme nue étendue. Il s'agit d'une copie de la toile d'Alexandre Cabanel, « Vénus », exposée au Salon de 1863 et achetée à cette occasion par Napoléon III. Aujourd'hui, cette œuvre est conservée au Musée d'Orsay à Paris. 

 

Cette crédence illustre la généralisation de l’usage de plaques d’émail dans l’ébénisterie, sous l’influence de Sauvrezy. Tout en s’inspirant du style Renaissance, ce meuble est le fruit d’une création typique de la seconde moitié du XIXè siècle, par l’association nouvelle de techniques anciennes.

 

Ce meuble est reproduit dans la revue « Connaissance des Arts », mai 1993, page 75.