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Style Louis-Philippe / Ref.15737

Joseph-Stanislas LESCORNE (1799-1872) : Grand buste en marbre

Dimensions
Largeur : 46cm
Hauteur: 84cm

Époque et provenance:
Signé : « Lescorné Paris 1833 »
Provient de la Maison Opéra, hôtel particulier de la famille Bourlon de Rouvre.

Statut:
La sculpture a été doucement dépoussiérée, aucune restauration.

Marbre
Cet exceptionnel buste est d’une rare beauté, tant dans ses formes que dans le travail du marbre. Il représente une femme richement vêtue et parée de ses plus beaux atours et illustre la mode vestimentaire du milieu du XIXè siècle en représentant les plumes, les fleurs et les joyaux précieux que portaient les dames de l’époque. La parure de bijoux que porte cette femme est tout à fait caractéristique des parures de l’époque romantique notamment grâce aux trois pendeloques de perle et nous laisse imaginer la place de cette femme dans la hiérarchie sociale. Sous Louis-Philippe notamment, les ornements de tête, appelées ferronnières, sont très en vogue, ce qui atteste de la contemporanéité du modèle. Un autre buste en marbre, daté de 1826, présente lui aussi une femme au front ceint d’une ferronnière. Il s’agit du buste de la Comtesse du Cayla réalisé par Jean-Marie Pigalle (collection particulière, Château de Craon, Haroué, Meurthe-et-Moselle). C’est également l’époque où la femme commence à se mettre en scène publiquement afin d’affirmer son rang, son statut ou sa richesse.Le visage jeune de la femme que nous présentons est d’une grande finesse : la peau lisse contraste vivement avec la figuration de la dentelle sur les vêtements ou des plumes dans la coiffure. Cette dernière est particulièrement élaborée et ornée également de quatre fleurs, de dentelle et de perles. L’éblouissante virtuosité du ciseau du sculpteur se manifeste notamment dans les cheveux : chaque boucle est ciselée avec brio. Le soin apporté aux détails de la toilette et le choix des accessoires de luxe témoignent du rang du modèle et d’un certain plaisir à l’exhiber. La dentelle est le fruit d’un délicat et minutieux travail de sculpture au trépan. Sur la dentelle du décolleté apparaît le motif du papillon qui est un symbole de l’amour. La qualité du travail de la sculpture, montrant le moindre détail et laissant percevoir les textures, laisse transparaître l’éclat des pierres précieuses et le velouté des perles. Indéniablement, ce buste est le fruit d’un travail extrêmement délicat et raffiné qui lui donne un caractère tout à fait exceptionnel.

 

 

 

JOSEPH-STANISLAS LESCORNÉ (16 décembre 1799 – 18 avril 1872) :

 

Né à Langres, en Haute-Marne, le 16 septembre 1799 d’un père menuisier, il travaille tout d’abord dans l’atelier paternel et suit en même temps les cours de dessin et  de modelage à l’école de dessin de sa ville natale. En 1822, il se rend à Paris et devient l’élève de Pierre Cartellier et de Louis Petitot à l’Ecole des Beaux-Arts où il est reçu sixième. Pendant ce temps, afin de gagner un peu sa vie, il va dans des ateliers de menuisiers ou d’ébénistes et y exécute des statues de saints en bois pour des doreurs. Découragé par ses manières un peu rudes, il abandonne rapidement Cartellier ainsi que l’école des Beaux-Arts afin de travailler seul. Il expose pour la première fois au Salon de 1827 et y présente un Christ à la colonne, statue en plâtre de plus de deux mètres de hauteur. Il se fit aider par un académicien, François Roger, afin que cette statue soit placée dans l’église de Saint-Etienne-du-Mont. Puis, on lui commande une statue de Charles X pour une place de la ville de Cambrai (disparue en 1830). Au Salon de 1831, il expose le buste de M. le comte de Grancey et un médaillon en plâtre représentant sa mère (exécuté plus tard en marbre). En 1835, il obtient, à la recommandation des députés de la Haute-Marne, la commande des deux frontons, La Géologie et La Minéralogie, ornant la nouvelle galerie d’histoire naturelle du Jardin des Plantes à Paris. La même année, la Maison du Roi lui commande un buste de Philippe V, roi d’Espagne. Celui-ci sera présenté, en même temps qu’un buste représentant Edme Bouchardon, au Salon de 1836, année où il obtient une médaille de seconde classe. Son succès public sera assuré par la présentation, au Salon de 1839, d’une statue d’Andromède réalisée en marbre de Paros. Elle y est très remarquée et est immédiatement achetée par l’Etat qui l’envoya au musée de Narbonne où elle est toujours. Au Salon de 1842, il présente une statue de la Vierge Immaculée, donnée par le sculpteur au musée de Langres et placée dans le transept sud de la cathédrale où elle est toujours. En 1845, il part pour l’Italie et la Grèce et profite de ce voyage pour visiter l’Asie Mineure et les bords de la mer Noire. Après ce périple d’une année, il revient en France et réalise la statue en marbre de Clytie, dont il avait exposé le modèle en plâtre en 1843. Le marbre fut présenté au Salon de 1848, acheté par l’Etat et envoyé au musée d’Amiens. À l’occasion de ce Salon, il est à nouveau récompensé d’une médaille de seconde classe. En 1847, il est chargé d’exécuter la statue de Marguerite de Valois pour le jardin du Luxembourg et la termine en 1849. Au Salon de 1852, il présente une Ariane abandonnée, aujourd’hui conservée au Musée de Dijon. Il continuera à travailler avec une grande activité jusqu’à la fin de sa vie et sera présent au Salon jusqu’en 1870. Sa santé commence à vaciller lors des évènements de 1870 et il meurt le 18 avril 1872. Après son décès, son frère, sculpteur lui aussi, lègue au Musée de Langres plusieurs statues et modèles en plâtre qui se trouvaient dans l’atelier de Joseph-Stanislas, ainsi que quelques médaillons de personnages nés dans la Haute-Marne. Aujourd’hui, le musée de Langres possède la plus grande collection d’œuvres de Lescorné. 

Il se spécialise dès le début de sa carrière dans la réalisation de bustes et il en exposera à chaque Salon auquel il participera. D’ailleurs, il reçut bon nombre de commandes de la part de l’Etat, toujours pour des bustes d’hommes. Aujourd’hui, on peut admirer ses œuvres au Musée du Château de Versailles (Bustes en marbre de Philippe V, roi d’Espagne, commandé par la Maison du roi en 1835, de Louis X commandé en 1837, Buffon commandé en 1839, Théodore Ducos présenté au Salon de 1857…), à la Comédie Française (Buste de Diderot, Salon de 1853), au foyer de l’Opéra Comique (Buste de Monsigny, Salon de 1853, commande du Ministère de l’Intérieur), à l’Académie Française (Buste de François Roger, membre de l’Académie Française, commande du Ministre de l’Intérieur en 1842), au Musée de Chaumont (Buste d’Edme Bouchardon).  

 

Entre 1770 et 1830, le portrait sculpté s’est considérablement développé et diversifié. Il investit de nombreux espaces publics et privés et la production impressionnante de Joseph-Stanislas Lescorné est à cet égard plus qu’éloquente. En parallèle, la commande prend également une ampleur nouvelle. Il va de soi qu’une œuvre aussi importante que le buste que nous vous présentons ici, réalisé en marbre de surcroît, était très probablement une œuvre de commande. Il provient de la Maison Opéra, hôtel particulier parisien de style Second Empire construit vers 1870 pour Léopold Bourlon de Rouvre. Ce buste aurait été conservé dans cet hôtel depuis cette époque. Ce buste de femme est donc une redécouverte majeure dans l’œuvre de Lescorné. De plus, le caractère exceptionnel de celui-ci, réalisé au début de la carrière du sculpteur et représentant une femme alors que celles-ci sont extrêmement rares dans sa production, est tout à fait perceptible grâce à la qualité d’exécution et à sa rare beauté. Bien que nous n’ayons pas pu établir l’identité de cette femme, il nous semble intéressant de mentionner sa présence dans les collections de Léopold Bourlon de Rouvre au moins depuis la fin du XIXè siècle. Né à Chaumont (Haute-Marne) le 23 mars 1820, Léopold Bourlon de Rouvre est le fils de Jacques-Louis, conseiller de préfecture puis secrétaire général. La proximité entre le fief des Bourlon de Rouvre, Chaumont, et la ville natale de Lescorné, Langres, laisse présager qu’il s’agit ici d’une commande émanant directement de cette famille et resté dans celle-ci depuis son époque de réalisation.