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Lorsque l’impératrice Eugénie visita le chantier de l’Opéra, elle interrogea Charles Garnier sur les sources de son décor : « Mais quel style est-ce donc ? Ce n’est pas antique, ce n’est pas Moyen Âge, ce n’est pas Renaissance. » « C’est Second Empire, Madame », répondit l’architecte.

Louis Napoléon Bonaparte (1808-1873) est Empereur des Français de 1852 à 1870 sous le nom de Napoléon III. D'une certaine manière, les règles du style Napoléon III-Second Empire étaient ébauchées dès l'Exposition de 1844, lors du règne de Louis-Philippe d'Orléans.


Le décor et l'ornementation Napoléon III, particulièrement soignés, sont les points forts de l'art de cette période. Ils sont abondants, toujours de grande qualité, très couvrants et meublants. Les imposants éléments d'architecture intérieure font la renommée des décorateurs du Second Empire. Les pièces maîtresses de l'ameublement sont les cheminées, les miroirs, les candélabres, torchères et lustres. Les motifs d'atlante ou de cariatide sont synonymes de luxe.
Ainsi, on voit sous le Second Empire une certaine reconnaissance des arts décoratifs et des artisans/artistes qui y sont associés, tels que Henri-Alfred Jacquemart (1824-1896), spécialisé dans la sculpture d'ameublement, le célèbre orfèvre Charles Christofle (1805-1883), ou encore l'ébéniste Alfred Beurdeley.
Le style du Second Empire pourrait se définir par le seul mot de richesse : richesse d'inspiration, richesse des matériaux, richesse des décors, qui comprend un vaste mélange des styles des XVIIème et XVIIIème siècles. C'est une période faste pour les productions de meubles en marqueterie d'écaille et de métal à la façon d'André-Charles Boulle, des salons de style Louis XV et Louis XVI, des salles à manger de style Renaissance-Henri II.
Le style Louis XVI , ou plus précisément l'ameublement créé pour la reine Marie-Antoinette, donne le ton aux intérieurs de l'époque. L'impératrice Eugénie, qui vouait un culte à Marie-Antoinette, est à l'origine d'une production où réapparaissent les attributs du style Louis XVI comme le panier fleuri et les nœuds de ruban. Le style Louis XVI-Impératrice copie, interprète et s'inspire de Carlin, Weisweiler et Riesener. C'est lors de l' Exposition Universelle de 1867 à Paris que le grand public découvre le style Louis XVI-Impératrice.
On retient les noms de Bellangé, Beurdeley (fournisseur de la Cour), Cremer, Dasson, Grohé, Diehl, Fourdinois (fournisseur de l'Impératrice) ou encore Linke et Sormani qui étaient très recherchés. L'ébéniste Antoine Krieger réalise des meubles à mécanisme inspirés du XVIIIème siècle. On réalise de petits meubles d'appoint qui comportent souvent des roulettes pour faciliter leur déplacement, ainsi que des ensembles de meubles laqués noirs peints de bouquets de fleurs.


C'est aussi l'époque de l'industrialisation de la France, du progrès technique et de l'art industriel. Apparaît le gros pouf garni de capitons dont la technique fut inventée en 1838, ainsi que le mobilier en fonte, qui peut être démultiplié grâce à la fabrication industrielle. Période faste pour les innovations techniques où les dépôts de brevets ne cessent d'augmenter, de nouvelles machines permettent la réalisation de meubles dorénavant ornés de très fines feuilles de placages au dessin d'une extrême précision ; le procédé de dorure électrolytique sert à certains bronzes ornementaux, et la taille des marbres est facilitée. On invente le carton-pierre pour réaliser de faux décors sculptés. La galvanoplastie et l'utilisation du métal argenté employé dans le domaine de l'orfèvrerie, où la maison Christofle excelle, offre de nombreux avantages et, surtout, met à la portée de presque tous des produits qui n'étaient réservés qu'aux plus grandes fortunes.
Ainsi, le Second Empire est une période qui cherche à réconcilier le progrès et l'innovation avec la tradition et l'historicisme : c'est le croisement entre une envie d'évoluer vers un futur prometteur et un sentiment persistant de rattachement au passé. Ce phénomène est caractéristique de la « crise du modernisme » incarnée par le courant du Romantisme du XIXème siècle.


De manière générale, le style Napoléon III se caractérise par une exubérance des formes, une profusion de motifs décoratifs, et un naturalisme dans la représentation des figures humaines, à l'image des créations du sculpteur Carpeaux.


La princesse Mathilde, cousine de l'Empereur, a beaucoup soutenu l'activité artistique du Second Empire, notamment en aidant et collectionnant les peintres. Pratiquant elle-même l'aquarelle avec passion, elle exposa au Salon de 1859 à 1897. Elle tient un fameux salon artistique, rue de Courcelles, où elle reçoit Carpeaux, Marcello, Gavarni, Lami, Doré, Flameng, Roybet, Détaille ou Jacquet. Ces trois derniers peintres connaîtront une grande gloire sous la Troisième République.


L’État mène une véritable politique d'achats et de commandes auprès des artistes du Salon dont les œuvres ne heurtent pas les habitudes de l’œil, aussi bien dans la sphère publique que privée. L'ancien Salon de l'Académie devient le Salon des Artistes français et à la fin de l'Empire, la Société Nationale des Beaux-Arts est créée. En 1863, Napoléon III autorise le Salon des Refusés, qui caractérise l'émergence d'une modernité en peinture s'opposant au goût officiel et au « classicisme ». L'Empereur soutient également les Expositions Universelles tout au long de son règne.


De nombreux monuments sont construits ou rénovés suivant un certain « éclectisme », un mélange des styles européens passés. On remarque par exemple le vestibule d'Harlay au Palais de la Justice (construit 1852-1868) par Joseph-Louis Duc (1802-1879) rappelant l'antiquité grecque, la restauration d'inspiration « gothique » du château de Pierrefonds (1857-1870) par Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), le Nouveau Louvre par Visconti et Lefuel dérivé de l'architecture de la Renaissance, et l'Opéra de Paris (1861-1875) de Charles Garnier (1825-1898), un édifice d'inspiration baroque mais aussi un condensé de nombreux styles passés, caractéristique de l'éclectisme.


Cette période est surtout l'époque de la transformation de Paris sous l'impulsion du baron Haussmann . La multiplication des immeubles de rapport entraîne un renouvellement de l'architecture urbaine et permet aux architectes et aux décorateurs de mettre en valeur leurs talents, et de laisser libre cours à leur riche imagination pour le plus grand plaisir de la société bourgeoise qui désire s'affirmer et qui y parviendra au cours du Second Empire.
L'éclectisme du Second Empire, le mélange des traditions du passé avec le développement du modernisme,  sera appelé « un style sans style ». En effet, le « style » Napoléon III est plutôt la combinaison de différents styles passés adaptés à l'époque moderne pour correspondre à une époque de transformation dynamique innovatrice.

Napoléon III, empereur des Français par Franz Xavier WINTERHALTER, 1855, Musée national du Château de Versailles. © Photo RMN-Grand Palais - D. Arnaudet
Le Grand Salon d'angle des appartements Napoléon III avec cheminée monumentale en marbre Fleur de Pêcher et bronzes d'ornements. Musée du Louvre, Paris.
Le Grand Salon d'angle des appartements Napoléon III. Musée du Louvre, Paris.
Hôtel de Païva, bibliothèque du comte Guido Henckel von Donnersmarck. Décor conçu par Pierre Manguin. Extraordinaire cheminée de marbre noir, incrusté de lapis-lazuli, supportée par deux figures de la Renommée. 1856-1865.
Cheminée monumentale du Grand Salon de l'Hôtel de Païava, Paris. Cheminée en marbre Rouge Griotte et ornements de bronze doré réalisée par Eugène Delaplanche. De part et d’autre se trouvent deux statues en marbre Statuaire de Carrare : l’allégorie de la Musique (à droite) et l’Harmonie (à gauche).
Charles-Guillaume Diehl (1811 – 1885), Coffret à bijoux de la princesse Mathilde aux emblèmes impériaux.Château de Compiègne. Réalisé à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1867. Ce grand coffret en marbre bleuâtre orné de bronzes dorés est considéré comme un chef-d'oeuvre de l'Exposition, parfait de conception, de composition et d'exécution. Les portraits de l'empereur, de l'impératrice et du prince impérial sont en bronze doré sur fond de marbre rouge antique. Photo (C) RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Daniel Arnaudet
Lit de l'impératrice Eugénie au Château de Compiègne. Réalisé pour les nouveaux appartements de l'Impératrice Eugénie en 1867 au Palais de l'Elysée, ce lit exceptionnel de style Louis XVI fut dessiné par l'architecte Ruprich-Robert et réalisé par les ateliers du Garde-Meuble impérial. Il a survécu à plusieurs incendies et arriva à Compiègne au début du XXe siècle.
Jules Fossey, Toilette serre-bijoux de l'impératrice Eugénie de style Louis XIV. En bois doré avec plaques de porcelaine peintes par P. M. Roussel. Vers 1855. Château de Compiègne. Photo (C) RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Gérard Blot.
François-Désiré FROMENT-MEURICE, Coupe des vendanges. Agate, argent, argent doré et émaillé, perles. Vers 1844. Une coupe semblable fut présentée par Froment-Meurice lors de l'exposition des produits de l'industrie française de 1844. Celle-ci fut offerte en 1855 par le roi Jérôme à sa fille la princesse Mathilde et est conservée au château de Compiègne. Une seconde coupe est conservée au Musée du Louvre.
Opéra Garnier, Paris conçu par l'architecte Charles Garnier. Une première inauguration a lieu le 15 août 1867 pour la seule façade principale à la demande de Napoléon III et à l'occasion de l'Exposition Universelle.
Henri-Auguste Fourdinois, Cabinet à deux corps.Noyer sculpté, incrustations du jaspe sanguin et de lapis-lazuli, intérieur incrusté d’ivoire et d’argent. Présenté à l’Exposition universelle de Paris de 1867, ce meuble lui permit d’obtenir le Grand Prix. © Les Arts Décoratifs, Paris / photo : Jean Tholance
James Pradier, Sapho. 1852, Marbre. Exposée au Salon de 1852, lorsque Pradier meurt subitement : la statue est alors recouverte d'un voile noir, et la médaille d'honneur de l'exposition fut attribuée à l'artiste à titre posthume.
Surtout de style Louis XVI, par Christofle & Cie, Exposition Universelle de 1867.
Grande garniture réalisée d'après les modèles de Carrier Belleuse, présentée par la Compagnie des Onyx, dirigée par M. Viot à l'Exposition Universelle de 1867 . La pendule et les candélabres sont en partie en bronze doré, les draperies en onyx, les bouquets en émail et les piédestaux en marbre vert antique. Cette garniture a suscité l'admiration des visiteurs de l'Exposition.
Manufacture Christofle, Paris. Pièce centrale du surtout de cent couverts : « La France distribuant des couronnes de gloire », 1852-1858. Il a été commandé en 1852 par le Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III et était destiné à orner une table de plus de 30 mètres de long, d'où sa largeur exceptionnelle de près de 3 mètres. Ce surtout survécu au terrible incendie du Palais des Tuileries de 1871. Musée des Arts Décoratifs, Paris.
Émile Froment-Meurice, Surtout de Napoléon III aux fritillaires : coupe et paire de candélabres. Modèles pour un surtout dont l’original, commandé par Napoléon III a été présenté en 1867 à l’Exposition universelle de Paris. Musée des Arts Décoratifs, Paris.