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Style Napoléon III / Ref.3302

Les Jeux de l'Enfance, extraordinaire cheminée ancienne en marbre Statuaire sculpté en haut-relief à décor de putti

Dimensions
Largeur : 204cm
Hauteur: 132cm
Profondeur : 45cm
Largeur intérieure : 94cm
Hauteur intérieure : 79cm

Époque et provenance:
Fin du XIXè siècle, Italie.

Statut:
En très bon état. Patine du temps. Petites restaurations anciennes. Quelques tâches sur la dalle foyère.

L’enfance est le sujet de cette unique cheminée ancienne, entièrement sculptée en haut relief dans un somptueux marbre Statuaire. Trois groupes d’enfants y illustrent des jeux immémoriaux : la balançoire, Colin-Maillard et enfin le Frappe-Main. Jouant au milieu des vignes, ces putti furent imaginés par le sculpteur dans la droite ligne des Bacchanales d’enfants de la Renaissance. Ces jeux auxquels on jouait déjà dans l’Antiquité, la nudité des corps, et enfin le thème de l’enfance, nous plongent dans une vision de l’âge d’or, temps mythique encore épargné du labeur, de la corruption mais aussi de la guerre. Notre cheminée possède en effet un pendant, récemment passé aux enchères, représentant la campagne d’Italie qui déboucha sur la réunification italienne, thème à la lumière duquel notre cheminée prend tout son sens. La structure de notre cheminée, abandonnant les styles du XVIIIe siècle, a un aspect organique qui rappelle la Nature. Pièce extrêmement rare et originale, cette cheminée, ainsi que son pendant, fut réalisée dans les environs de Gênes, en Italie, aux alentours de 1860.

Une Bacchanale de Putti

Ces putti jouant dans les vignes rappellent sans équivoque l’iconographie des Bacchanales de putti qui s’est développée dès le XVIe siècle. A la place du cortège des Satyres et Ménades, les artistes de la Renaissance, comme Titien, représentent des bambins, au milieu de pampres, jouant avec des chèvres et buvant le vin. En sculpture, François Du Quesnoy s’est imposé comme une référence incontournable de ces Bacchanales de putti en bas-relief, très admirées des italiens qui le surnomment « il fattore di putti ».

De très nombreuses façades d’immeubles parisiens du XVIIIe et XIXe siècle sont ainsi décorées de ces scènes directement inspirées de Du Quesnoy. Les putti sont devenus habituellement représentés dans ces moments de joie et d’effervescence, qui se passent petit à petit des attributs du culte de Bacchus. Ainsi, les putti de notre cheminée, au milieu des lourdes grappes de raisins, sont clairement inspirés de cette iconographie. A la place des chèvres et coupes de vins, les enfants jouent à des jeux ancestraux qui évoquent l’âge d’or de l’humanité.

Des jeux immémoriaux

Les trois jeux représentés sont en effet réputés remonter aux temps les plus reculés. La balançoire, représentée à droite par une simple corde, faisait déjà partie des fêtes du culte de Bacchus, le dieu de l’ivresse et des mystères.

A gauche, trois enfants jouent à Colin-Maillard, dont on trouve également trace dans l’Antiquité sous le nom du « jeu de la mouche de bronze », relaté par Suétone.

Enfin, c’est le Frappe-Main qui est représenté sur le bandeau de cheminée. Très connu du XVIIe au XIXe siècle, ce jeu était également réputé remonter aux temps les plus anciens. Jacques Stella, graveur du XVIIe siècle, l’illustre avec des enfants nus dans son ouvrage Jeux et plaisirs de l’enfance en 1657. Le jeu consiste à frapper à tour de rôle dans la main d’un joueur, qui la garde dans le dos, et doit deviner qui l’a frappé. Un gardien est chargé de vérifier qu’il ne triche pas, en maintenant la tête du joueur entre ses genoux.

Cette extraordinaire cheminée, couverte de sculptures qui forment une véritable ode à la vie, a également une forme très singulière. En effet, avant la fin du siècle, les décorateurs respectent le répertoire des styles passés qui permet de structurer une cheminée avec des jambages en forme de consoles ou de pilastres, auxquels on peut adosser des sculptures.

Ainsi, il est très rare de voir une forme si organique, comme modelée, pour une œuvre sculptée dans le précieux marbre Statuaire. Ici, l’ouverture du foyer est délimitée par une tresse de lierre. Deux pieds de vignes s’élèvent sur chacun des jambages, sculptés avec une attention particulière à l’écorce, aux formes des feuilles et aux enroulements des pampres.

Les grappes de raisin sculptées en haut relief, les feuilles se superposant, donnent l’impression d’être tendres et souples, grâce à l’habileté du sculpteur.

La cheminée et son pendant en souvenir d’un fils

Cette cheminée possède un pendant récemment passé lors d'une vente aux enchères à Londres chez Christie’s. Celle-ci, identique tant par les matériaux que par les dimensions, relate la guerre d’indépendance de 1859 et célèbre une Italie unifiée. A droite, l’un des putti tient ainsi l’étendard aux emblèmes impériaux de Napoléon III tandis qu’à gauche, un autre porte l’étendard avec la croix de Savoie. En juillet 1858, Napoléon III accepta en effet d’aider le royaume de Sardaigne à unifier l’Italie à condition que le comté de Nice et le duché de Savoie soient annexés à la France. L’Empire d’Autriche déclara alors la guerre au royaume de Sardaigne engendrant les guerres de la campagne d’Italie. Le 24 mars 1860 sera signé le Traité de Turin, entre la France et la Sardaigne, et, à terme, les rois de la maison de Savoie unifieront la péninsule italienne. Ces événements nous permettent de dater ces deux cheminées aux alentours de 1865.

Sur le bandeau est représentée une scène de guerre où se trouve la dépouille d’un putto. Ce sujet est le contre-pied des thèmes enfantins sculptés sur notre cheminée : alors que l’une représente l’enfance gaie et heureuse, l’autre incarne le malheur de la guerre. Une déduction peut ainsi se faire quant à l’intention du commanditaire privé de ces deux cheminées qui serait le père d’un fils défunt symbolisé par le putto allongé sur le linteau. Le père souhaiterait ainsi à travers ces thèmes se souvenir des moments heureux tout en commémorant le moment de sa mort lors de la campagne d’Italie.

On retrouve une cheminée présentant un décor dans le même goût au palais Belosselski-Belozerski dans le salon de réception de la dernière propriétaire, la grande duchesse Elisabeth Feodorovna (1864 - 1918), sœur aînée d'Alix de Hesse-Darmstadt, dernière tsarine de Russie. Ce palais néo-classique situé à Saint Petersbourg a été construit dans les années 1750 et rénové dans le goût rococo dans les années 1840. La cheminée en marbre blanc de Carrare qui s’y trouve présente elle aussi une scène habitée de putti dans un décor feuillagé. Ceux de gauche tentent d’atteindre un oiseau cachés parmi les feuilles et échappé du nid au centre. Tandis que ceux de droite tentent d’attraper une souris. La cheminée est signée et datée « Vin zo Bonanni di Carrara fece 1843 » Vincenzo Bonanni ( 1802 - 1887) était un sculpteur important de Carrare où il travaillait le marbre et réalisait des statues et des monuments funéraires pour les églises mais aussi des escaliers, des parquet ou des cheminées en marbre pour les palais.

Cette œuvre, travail d’un artiste talentueux, est une pièce exceptionnelle. Les matériaux nobles de l’art statuaire, la précision technique et l’iconographie utilisée concourent à faire de cette cheminée une œuvre unique.

Suivez ce lien pour lire notre article de blog consacré à cette rarissime cheminée en marbre Statuaire.