Style Japonisme / Ref.15456

Alfred-Désiré LANSON (1851 - 1898), Japonaise sculpture en bronze

Bronze patine brune
Cette sculpture a été réalisée en bronze et représente une femme japonaise en costume traditionnel. Elle porte un kimono largement ouvert sur le buste, laissant apercevoir la poitrine de la femme. Le kimono est maintenu fermé par un obi, large ceinture formant un nœud dans le dos. Elle porte des chaussures à semelles de bois appelées socques. Coiffée de manière traditionnelle, elle arbore un chignon. Dans sa main gauche, elle porte l’instrument de musique habituel des geishas, le shamisen. Cet instrument est un luth comportant trois cordes et une caisse de résonance construite en bois de santal et recouverte de peau de chien ou de chat.De sa main droite, la japonaise retient les pans lourds de son kimono. Ce geste confère un mouvement tournoyant aux drapés. Le costume est représenté d’une manière fantaisiste : le sculpteur lui a donné un aspect mouillé, laissant poindre le nombril de la femme. De plus, le dévoilement de la poitrine est le fruit de l’imagination de l’artiste, sensible aux idées que ce faisait le XIXè siècle finissant sur la profession de geisha.

ALFRED-DÉSIRÉ LANSON   (11 mars 1851 – avril 1898)

Alfred-Désiré Lanson est né le 11 mars 1851 à Orléans, dans le Loiret. Il entre à l’Ecole des Beaux-Arts à l’âge de dix-huit ans. Là, il est l’élève de François Jouffroy et d’Aimé Millet. Il débute au Salon de 1870 avec un buste et un médaillon en plâtre (n° 4633 et 4634). Puis, il va obtenir de nombreuses récompenses, notamment une médaille de troisième classe en 1875 grâce à une statue en plâtre de Diane (n° 3184). Cette œuvre fut acquise par le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts le 19 juin 1875. Il remporte le Grand Prix de Rome en 1876 avec une sculpture de Jason enlevant la Toison d’or. Après une médaille de deuxième classe au Salon de 1879 et une médaille de première classe au Salon de 1880, il obtient le Grand Prix à l’Exposition Universelle de 1889 à Paris. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1882 et promu officier du même ordre en 1895. Il expose pour la dernière fois au Salon des Artistes Français de 1897 et meurt au début du mois d’avril 1898. Connu notamment pour ses figures allégoriques et inspirées de l’Antiquité, il nous livre ici un sujet éloigné de ses habituels centres d’intérêts. Avec cette figure de japonaise, il atteste de la vigueur du Japonisme à partir des années 1870 et la façon dont le Japon s’est ouvert sur le monde, notamment grâce aux Expositions Universelles. Ayant participé à celles de 1878 et de 1889, Alfred-Désiré Lanson a donc pu observer tout à loisir les stands d’art japonais et les reconstitutions d’habitats et de costumes qui y étaient alors présentés.