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Manufacture J. VIEILLARD & CIE, Un rare plat à décor de carpes Koï de style japonisant

Ce superbe plat d’ornement à décor japonisant de carpes koï fut exécuté par la manufacture Jules Vieillard & Cie dans les années 1870. Après le décès de Jules Vieillard en 1868, la manufacture Jules Vieillard & Cie, alors la troisième plus grande manufacture française de céramique, revint à ses fils, Albert et Charles. Les frères Vieillard mirent alors au point de nouveaux décors et de nouvelles formes. Ils lancèrent ainsi une production de faïences artistiques destinées à décorer les plus beaux intérieurs.

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Vues imaginaires de Paris au XVIe siècle : deux peintures sur porcelaine d’Alphonse CHAIGNON

Signées et datées de 1882, ces deux peintures sur porcelaine de forme circulaire sont l’œuvre du peintre Alphonse Chaignon. Formé par Jean-Hilaire Belloc, puis élève d’Eugène Viollet-le-Duc, Chaignon est connu pour ses vues urbaines idéalisant le passé, en particulier le Paris médiéval et renaissant. Dans l’œuvre que nous présentons à gauche, le clocher gothique flamboyant de la Tour Saint-Jacques (achevé en 1523) est identifiable. On aperçoit également l’enseigne d’une taverne, « Au Lion d’Or », signalant une cuisine raffinée. Si les costumes évoquent clairement la Renaissance, la ville est encore plongée dans une ambiance médiévale. Les maisons à colombages, les ornements gothiques, les activités séculaires des femmes traduisent la passion archéologique de Chaignon. Certains détails, comme la femme portant une cruche, témoigne de l’influence de la peinture italienne sur Chaignon. Le passé médiéval et renaissant passionne de nombreux écrivains (Victor Hugo), architectes (Viollet-Le-Duc) et artistes (Jules Adeline, Alphonse Chaignon, Albert Robida) du XIXe siècle. L’Exposition universelle de 1900 célébra d’ailleurs cet imaginaire en proposant une reconstitution de Paris au Moyen-âge.

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De roses et de campanules, le précieux panneau en marqueterie de porcelaine de Julien-Nicolas RIVART

Panneau décoratif d’une grande finesse, cette création est l’œuvre d’un talent unique : Julien-Nicolas Rivart. Ébéniste et peintre sur porcelaine, Rivart mit au point une technique originale en 1849 : la marqueterie de porcelaine. Notre panneau est une œuvre précieuse réalisée grâce à cette technique innovante et inégalée dans l’histoire des arts décoratifs. Le procédé consiste à mouler la forme en pâte de porcelaine tendre, cuite une première fois à très haute température puis égalisée à la meule. Émaillée, la pièce est cuite une seconde fois, puis peinte et chauffée pour fixer les couleurs. Les éléments en porcelaine sont ensuite ceints dans le panneau d’un bois recherché, selon les techniques de la marqueterie. Notre panneau présente un riche décor floral, composé de roses et campanules à feuilles rondes, d’une grande délicatesse et aux couleurs éclatantes. Les rinceaux plus fins, tels que les tiges de fleurs, peuvent être en résine de couleurs ou en bois d’essences de teintes variées. Admirées par Napoléon III sous le Second Empire, les œuvres de Rivart sont élégantes et subtiles. L’ébéniste conçut d’autres pièces de mobilier précieux, ornées de décors floraux, que la Galerie Marc Maison est heureuse de présenter.

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BOCH Frères (céramique), Th. FUMIETE (?), Portrait d’une dame japonaise en faïence, 1890

Ce portrait d’une dame japonaise daté de 1890 porte la signature, peut-être apocryphe, d’un certain Th. Fumiete, dont nos recherches ne nous ont pas permis de retrouver la trace. Celui-ci travailla pour la manufacture Boch frères, dont la marque est visible au revers des carreaux. La famille Boch produisit de la céramique à partir de 1748. La société « Boch Frères » ne naquit cependant qu’en 1844, après de nombreux déménagements, avec Eugène et Victor Boch et leur beau-frère Jean-Baptiste Nothomb. C’est Victor Boch qui assura la direction entre cette date et 1881 ; l’ingénieur Charles Tock prit alors sa suite jusqu’en 1904. Les carreaux de faïence assemblés forment un grand panneau décoratif. La femme, sa longue chevelure noire retenue par plusieurs baguettes derrière la tête, regarde devant elle, la tête légèrement penchée sur le côté. Elle est vêtue d’un kimono au décor floral riche et coloré, au-dessus d’une tunique fermée très près du cou. Elle pose la main droite sur la large ceinture (« obi ») qui l’entoure. Le fond, décoratif, est parsemé de feuilles d’érable du Japon. Un premier encadrement décoratif orné de motifs végétaux stylisés (certains semblables à des feuilles de papyrus) met la figure centrale en valeur. L’ensemble s’inscrit dans un cadre de bois sculpté en bas-relief de motifs végétaux également stylisés formant des volutes. L’engouement né dans la seconde moitié du xixe siècle, notamment à la suite de la réouverture du Japon au commerce international et de sa participation à l’Exposition Universelle de 1867, prit le nom de « japonisme ». Celui-ci provoqua une véritable révolution dans l’art occidental, inspirant fortement de nombreux artistes, dans tous les domaines. Cette œuvre témoigne de la forte influence de l’art japonais sur les créations occidentales à la fin du xixe siècle, à la fois dans le sujet et dans l’exécution (l’absence volontaire de profondeur et les aplats colorés sont caractéristiques de l’estampe japonaise). Cette œuvre, outre ses qualités esthétiques intrinsèques, est donc emblématique de ce mouvement et témoigne de l’enthousiasme suscité par les œuvres, les objets et même le mode de vie japonais auprès des occidentaux à la fin du xixe siècle. La faïence est d’origine. Le décor de trois carreaux a connu une restauration antérieure d’une belle qualité. La signature a été, elle aussi, restaurée, ce qui laisse penser qu’elle serait peut-être inexacte.