Style Renaissance / Ref.9420

Plaque de cheminée du XVIè siècle au Jugement de Pâris

Très belle plaque de cheminée du XVIe siècle aux contours chantournés, représentant le Jugement de Pâris.
Ce thème incontournable de la Renaissance est ici traité d’après la version de Raphaël Sanzio, gravée par Marc Antoine Raimondi, dont le succès avait donné naissance à de très nombreux artefacts copiant son motif. Comme chez Raphaël, le jeune prince est assis sous un arbre à gauche et les trois déesses lui font face, la dernière étant de dos. Le profil de Pâris met en valeur la musculature de son dos et des jambes, élément important car Raphaël était alors le premier à peindre le nu à l’antique pour tous les personnages du Jugement de Pâris. Afin d’adapter la peinture du génie prolifique, le maître ferronnier a donné à Minerve un bouclier et à Junon un sceptre royal, pour qu’elles soient mieux reconnaissables. Cette solution a été adoptée pour le relief de médailles à la même époque, comme celle conservée au Musée du Louvre.
Surplombant la composition dans une mandorle, l’Amour ailé, tenant son carquois et son arc, exprime la suprématie de son pouvoir. En effet, le XVIe siècle met à l’honneur le pouvoir d’Eros, notamment à travers la mystique néoplatonicienne connue de Raphaël, en tant que force créatrice du monde. Eros est donc le premier de tous les dieux, créant ici sa loi : la victoire de l’amour sur les autres vertus que sont la sagesse et la force.
La scène est encadrée de branches de lauriers terminées par des têtes couronnées de laurier, peut-être des poètes. De part et d’autre de l’Amour, des têtes de Maure terminent la composition sur une trompe en pointe, et deux enroulements de feuilles d’acanthe viennent couronner la mandorle.

Cette plaque de cheminée est similaire à celle de la collection du Dr Coliez à Longwy, illustrée dans l’ouvrage de Henri Carpentier, Plaques de cheminées, 1967, Paris, t.I, p.394.