Ref.17392
Henri HOUDEBINE et DEMAY « Putti à la chasse » Paire de candélabres présentée à l'Exposition Universelle de 1855

Rare témoin de l'Exposition Universelle de 1855, cette paire de candélabres porte les signatures de Henri Houdebine, Von Blumberg ansi que celle du sculpteur Demay. D'un côté un jeune garçon, l'allure martiale, pose le pied sur un tigre, menaçant de sa lance le fauve qui rugit de colère. De l'autre, une jeune fille a vaincu un cerf, qui git, ligoté, à ses pieds. La douceur des traits du personnage féminin contraste avec l'expression résolue du putto sur la pièce conçue en pendant. Les deux candélabres reposent sur des bases décorées selon les caractéristiques du style Louis XV, qui connaît un regain d'intérêt à partir du Second Empire. Le mouvement des rinceaux est prétexte à une démonstration d'une grande virtuosité d'exécution dans la fonte et la ciselure, jouant sur les aspects du bronze, tantôt à l'or mat, tantôt bruni. Henri Houdebine était réputé au XIXe s. pour ses productions illustrant le goût de l'époque pour le renouveau des styles anciens. Datée de 1855, cette paire fut alors présentée à l'Exposition Universelle de Paris, exceptionnel témoignage des premières années de la maison Houdebine. Établie à Paris depuis 1845, celle-ci participe à la plupart des Expositions de la deuxième moitié du XIXe s. où elle obtient de nombreuses récompenses : médaille d'or en 1876 (Exposition de l'Union Centrale des Arts Décoratifs) et 1878 (Exposition Universelle), médaille hors concours en 1880 (Exposition de l'UCAD), diplôme d'honneur en 1883 (Exposition internationale d'Amsterdam), année où Henri Houdebine est fait chevalier de la Légion d'Honneur. Membre de la société de l'UCAD, il est toujours remarqué pour la beauté de ses candélabres à l'Exposition Universelle de 1889.Le sculpteur Demay signe également ce modèle ; il pourrait s’agir de Germain Demay, élève de Barye qui expose des sujets animaliers aux Salons de 1844 et 1848, notamment un jaguar, une panthère et un cerf. L’inscription mentionnant l’Exposition Universelle de 1855 ainsi que la présence de ces signatures, faits extrêmement rares, font de cette paire de candélabres un témoignage extraordinaire et précoce du style Louis XV adapté au goût du Second Empire.

Ref.15699
Eugène GRASSET (dessinateur) et FULGRAFF (ébéniste), série de 6 chaises en chêne sculpté, Paris, 1880–1885

Série de six chaises en chêne sculpté, dessinées par Eugène GRASSET (1845–1917) et réalisées par l’ébéniste FULGRAFF à Paris entre 1880 et 1885. Ce modèle est représentatif du mobilier décoratif néo-Renaissance dans le goût historiciste de la fin du XIXe siècle, tel que promu par Grasset dans ses recherches ornementales. Les dossiers sont surmontés de deux pointes sculptées de palmettes. Le piétement en X repose sur des pieds en forme de pattes de lion à l’avant et de colonnes cannelées torsadées donnant un effet de vague à l’arrière. La traverse d’assise est enrichie de feuillage en volute ajouré. Ce motif végétal se retrouve dans les montants ornés de feuilles d’acanthe. Les assises et dossiers en bandeau sont recouverts d’un tissu côtelé ocre d’origine maintenu par des clous en forme de fleurs stylisées. Le musée des Arts décoratifs de Paris a reproduit une exceptionnelle « Salle à manger Eugène Grasset de 1880 » qui accueille deux autres exemplaires de ces chaises. Cette salle est une reproduction de celle qui se trouvait dans l’hôtel de la rue Madame de Charles Gillot. En 1879, ce collectionneur et imprimeur avait commandé la décoration et l’ameublement des pièces principales de sa demeure à Eugène Grasset. Naturalisme et fantastique cohabitent dans cet espace. Chaises Eugène Grasset et Fulgraff, Salle à manger Eugène Grasset 1880, Collections du Musée des Arts décoratifs. Tous droits réservés. Ce modèle a été reproduit dans plusieurs ouvrages dont Eugène Grasset et son œuvre publié à Paris en 1894. C. Lemonnier, G. Kahn, C. Saunier, Eugène Grasset et son oeuvre, La Plume, Paris, 1894, dessin du modèle illustré p.12