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Style Néo-Renaissance / Ref.10911

Important cabinet en noyer de style Néo-Renaissance - Émaux peints signés par Théophile Soyer (1853-1940)

Dimensions
Largeur : 225cm
Hauteur: 254cm
Profondeur : 58cm

Ce cabinet de présentation de style Néo-Renaissance à deux corps et aux deux portes vitrées a été réalisé dans la seconde moitié du XIXème siècle en noyer ciré. Les plaques en émail, remarquables dans leur exécution, sont signées des initiales de Théophile Soyer (1853-1940), grand émailleur de la seconde moitié du XIXème siècle. Les émaux au camaïeu noir et blanc, qui suggèrent une œuvre de début de carrière tant ils sont éloignés de la production plus connue de Théophile Soyer, ainsi que le travail d’ébénisterie, permettent d’avancer une datation plus précise vers les années 1875-1880.
Au centre du meuble, sur les battants principaux, deux plaques ovales bombées en émail représentent d’un côté « Apollon terrassant le serpent python », de l’autre « Diane chasseresse ». Apollon, carquois sur le dos, flèche dans la main et au regard de vainqueur enjambe un serpent mort à terre, tandis que Diane est représentée avec ses attributs traditionnels : carquois attaché et chien à ses côtés, la déesse aux cheveux noués et au sein découvert, s’apprête, avec une certaine nonchalance, à décocher une flèche. Les deux médaillons se trouvent dans des encadrements sculptés ornés de bouquets fleuris, de mufles de lions et de frises de piastre. Sur les battants des placards inférieurs, quatre panneaux ornés de plaques rectangulaires en émail, également signés Théophile Soyer, représentent les saisons incarnées par des putti. Tandis que le printemps est symbolisé par la renaissance de la flore, l’été prépare l’hiver par la moisson des épis de blé. L’automne, c’est la saison des vendanges : le putto tient dans l’une de ses mains les fruits de sa récolte et dans l’autre une coupe qui accueillera le breuvage. En hiver, le putto se couvre d’une draperie que mouvemente l’air frais du vent. Les émaux sont réalisés avec une grande virtuosité et ajoute à ce meuble une grande préciosité. Les pièces de marbre Noir Marquina carrées et rectangulaires qui viennent agrémenter ce meuble font par leur couleur écho aux émaux qu’ils ne mettent que plus en valeur. Ces émaux sont en effet d’une grande brillance et leurs figures d’une blancheur éclatante qui contraste avec le fond noir. Les éléments de couleur or, tels que les carquois du Dieu et de la Déesse, rehaussent l’ensemble. Le meuble est coiffé d’un fronton brisé architecturé dont les côtés à pans coupés sont ornés de cornes d’abondances d’où se répandent des grenades. Au centre, sur un piédestal, trône une statue de bronze réalisée par la fonderie Barbedienne représentant Laurent II de Médicis, duc d’Urbin (1492-1519), assis et pensif. Il s’agit d’une représentation de la statue ornant le tombeau de ce dernier réalisé par Michel-Ange au XVIème siècle à l’intérieur des Chapelles des Médicis à Florence. Cette statue connaîtra une grande fortune au XIXème siècle à travers de nombreuses éditions. De part et d’autre du placard central, deux atlantes semblables à deux faunes, ont été sculptés avec une grande finesse et un grand soin apporté aux détails. Leur buste, où sont appuyés les traits d’un corps vieillissant, repose sur un piédestal et leur figure barbue est coiffée d’un turban d’inspiration orientale. Ces deux figures énigmatiques et mystérieuses sont typiques du style Néo-Renaissance et du goût très dix-neuvième pour les curiosités. Outre les bronzes, marbre et émaux, il est remarquable de noter la richesse du répertoire ornemental sculpté tels que les courbes et branches de lauriers sur le fronton, les têtes de lions et les paniers de fruits des battants centraux, les quelques rosettes naturalistes ou encore les rinceaux sculptés autour des plaques d’émail aux putti. Le décor foisonnant de ce meuble traduit un goût pour les détails qui va de paire avec le style Néo-Renaissance, apparu dans les années 1830 dans un contexte de redécouverte de l’histoire et des styles passés. Le travail d’ébénisterie de ce cabinet, dont il est permis d’affirmer qu’il s’agit d’un travail parisien, est en effet caractéristique de la production des ateliers de l’époque spécialisés dans le style Néo-Renaissance comme les frères Grohé ou encore de la maison Damon, Namur et Cie, telle que cette crédence de style Néo-Renaissance en noyer naturel sculpté exposée lors de l’Exposition Universelle de 1878. Comme celle que nous vous présentons ici, cette crédence est composée de deux corps vitrés faisant bibliothèque et reliés par un coffre s’ouvrant à deux battants. Le meuble est également surmonté d’un fronton où, entre les arcs, un socle est orné d’un bronze d’art reprenant la fameuse statue de Laurent II de Médicis. Fondée en 1840 par Antoine Krieger, puis cédée à M. Récault avant d’être reprise par Damon, Namur et Cie, cette maison pris rapidement une certaine importance et s’imposa sur le marché français mais aussi européen. Les serrures sont quant à elles marquées « Huby fils serrurier Paris. » que Auguste Luchet appelle dans son compte-rendu de l’Exposition Universelle de 1867 le « jeune prince des serruriers » et dont les créations de genre Renaissance étaient réputées.
Notre meuble puise ainsi son décor et son thème dans la Renaissance mais aussi sa technique. L’émail peint et le bois sculpté font partie des techniques que les artistes entendent remettre au goût du jour, à la fois par défi que par volonté de perpétuer les savoir-faire traditionnels et artisanaux dans un XIXème siècle marqué par l’industrialisation et le progrès. L’émail peint, qui se développa à Limoges de 1530 au début du XVIIe siècle, appartient en effet aux savoir-faire de la Renaissance, jusqu’à sa consécration dans la seconde moitié du siècle, époque des pastiches en tout genre. Réapparus vers 1840, les émaux peints sont ainsi, à partir des années 1860, pratiqués par de nombreux artistes. Parmi eux, Paul Soyer, ciseleur de profession et père de Théophile, était le collaborateur, depuis 1863, de Claudius Popelin (1825-1892), peintre et émailleur grâce à qui l’émail peint « à la façon de Limoges » trouva une place de choix. Paul Soyer créé par la suite son propre atelier qui jouit d’un certain succès grâce aux décors qu’il réalise pour orner meubles et objets et se spécialise dans l’émail peint de figures blanches sur fond noir à la manière des émaux de la Renaissance. Avec ce meuble, Théophile Soyer, qui sera plus tard l’un des grands émailleurs du style Art Nouveau avec une production aux couleurs vives et chatoyantes, semble s’aligner dans le style paternel, à une époque où il est encore son collaborateur. Le travail de ce meuble est donc le fruit d’une œuvre de jeunesse, ce qui le démarque de la production habituelle et connue de Théophile Soyer.

Né en 1853 à Paris et mort en 1940, Théophile Soyer commence en effet auprès de son père qui, d’après Michel Dillange, était « plus un artisan qu’un artiste », raison qui l’amena à pousser son fils à suivre les Beaux-Arts afin d’être le créateur de compositions toujours plus artistiques. Après cette formation, où il apprend la copie des anciens, Théophile Soyer suit les cours de Yvon et de Levasseur. Il commence à travailler l’émail à Courbevoie, puis rejoint l’atelier de son père rue Saint-Sauveur, atelier qu’il reprend en 1896. Il expose pour la première fois au Salon de 1870 où il présente une copie en émail d’une œuvre de Le Barbier aîné, Apollon tuant le serpent Python, thème que l’on retrouve sur l’une des plaques ornant ce meuble. Cette concordance vient appuyer la réalisation de ce meuble et de ces émaux dans les années 1870-1880. Il y expose ensuite de manière régulière de 1875 à 1882 ainsi qu’aux Expositions de l’Union Centrale des Beaux-Ars à partir de 1876. Il reçoit par ailleurs une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1889 puis une médaille d’or à celle de 1900. En 1909, il déménage pour ouvrir un nouvel atelier rue de Bondy où il restera jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale. Théophile Soyer participe activement à la vie artistique de son temps : il fut tour à tour Vice-président de la Chambre syndicale de la céramique et de la verrerie ainsi que Président de la Société des Éclectiques, société humoristique fondée en 1872 par des aquafortistes et des poètes où il rencontre le Docteur Gachet. Il fut l’époux de Eugénie Dejoux, peintre-émailleur d’origine genevoise, dont il aura une fille, Jeanne, destinée elle aussi à travailler auprès de ses parents avant de se marier en 1906. Une certaine technicité caractérise donc ce meuble et correspond au désir des artistes décorateurs de l’époque de renouer avec l’artisanat d’art. Ce meuble, entre objet d’ébénisterie et objet d’art, est ainsi caractéristique du style Néo-Renaissance et du goût très dixneuvième pour les styles passés. Surtout, il permet d’apprécier l’oeuvre de jeunesse, précieuse et sophistiquée, d’un des plus grands émailleurs de la seconde moitié du XIXème siècle.

BIBLIOGRAPHIE :
DILLANGE, Michel, « Autour de Claudius Popelin, une famille d'émailleurs, les Soyer. »
LUCHET, Auguste, « L’art industriel à l’exposition universelle de 1867 », A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie Editeurs, Paris, 1868, p. 249.
Soyer, Dynastie d’Emailleurs, Galerie Marc Maison, exposition du 8 juin au 8 juillet 2005, Paris.
Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Elysées le 1er mai 1870, Paris, 1870.

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