Style Autre / Ref.12965
MAISON CHOCQUEEL, Tapisserie d’Aubusson « La diseuse de bonne aventure » ou « la bohémienne » d’après un carton de J.-B. Leprince, Fin des années 1860
Dimensions
Largeur : 335cm
Hauteur: 314cm
Profondeur : 1cm
Époque et provenance:
XIXe siècle.
Cette impressionnante tapisserie a été réalisée par la maison Chocqueel à la fin des années 1860 d’après un modèle de XVIIIe siècle réalisé à la manufacture de Beauvais en 1782 et dont le décor fut réalisé par le peintre Jean-Baptiste Leprince.
La maison W. Chocqueel portait au moment de sa création en 1831, le nom de trois associés : Requillard, Roussel et Chocqueel. Ses ateliers de tapisserie étaient localisés à Tourcoing et Aubusson, tandis que les lieux de vente se trouvaient à Lille au 13 rue de la Grande-Chaussée et à Paris aux 18 et 20 rue Vivienne, dans la même rue où s’installera 2 ans plus tard, un des principaux concurrents : les Braquenié.
La maison participe aux nombreuses grandes expositions qui rythment la seconde moitié du XIXe siècle et remporte notamment à l’Exposition Universelle de 1851 une médaille de première classe, puis à celle de Paris en 1855 une médaille d’honneur, puis est placée hors concours en 1867. Elle devient par ailleurs fournisseur breveté de l’Empereur et l’impératrice, ainsi que de la Reine d’Angleterre dès 1860 et son directeur Winoc Chocqueel (1812 – 1871) est fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1862 et publie l’année suivante un « Essai sur l’histoire et la situation actuelle de l’industrie des tapisseries et tapis ».
Ses réalisations d’une grande qualité « pouvant rivaliser avec celles d’Aubusson, de Beauvais et des Gobelins » (La Vie Parisienne, Janvier 1873) sont encensées et élevées au rang princier par la Gazette des Beaux-Arts publiée en 1870 :
« (…) visitez un moment les magasins, rue Vivienne 18 et 20, et vous en reviendrez émerveillées comme moi. M. Chocqueel fait faire dans ses manufactures de Tourcoing des portières et des tentures pour le duc de Westminster ; rien de semblable ne s’est vu jusqu’à présent ; du reste qui ignore que tout ce qui porte le cachet de la maison Chocqueel à ses entrées dans les palais souverains et princiers ? »
La scène que notre tapisserie illustre, se déroule dans une forêt luxuriante où un abri de fortune à été construit de bois et de tissus. Devant cette tente abritant également une carriole, une femme d’âge mûr, vêtue d’un riche costume à la russe et assise, est en train de lire les lignes de la main à une jeune femme accompagnée d’un homme, tous les deux debout devant elle. A gauche, un nourrisson emmailloté est allongé entre les poules et un mouton et entouré de divers objets posés là au hasard, tels qu’une amphore, un panier en osier ou encore un chou. Tandis que dans la partie droite, où apparaît l’entrée de la tente d’autres moutons se reposent et deux autres hommes s’affairent autour de chevaux.
Notre tapisserie reprend un modèle identique mais inversé d’une autre tapisserie réalisée au XVIIIe siècle à la manufacture nationale de la tapisserie de Beauvais, dont deux exemplaires sont aujourd’hui conservé, l’un au Musée du Louvre et l’autre au Musée Jacquemart André.
La tapisserie originale faisait partie d’un ensemble intitulé « Les Jeux Russiens » composé de six tapisseries : Le Repas, la Danse, la Chasse aux oiseaux, la Laitière, le Joueur de Guitare et la Bohémienne et dont les décors avaient été commandés au peintre Jean-Baptiste Leprince (1734-1781) qui en réalisa les cartons.
Élève de François Boucher, l’artiste fut choisit en raison de son titre de peintre officiel de la cour impériale de Russie, où il vécut entre 1757 et 1762. C’est à son retour en France, qu’il introduisit la mode des Russeries, qui succédèrent aux Chinoiseries, avec l’exposition au Salon de 1765 d’une quinzaine de toiles représentant des sujets russes.
L’étude pour le carton de la tapisserie aujourd’hui conservée au Musée de Picardie à Beauvais, représente seulement en plan serré les trois protagonistes principaux. On remarque par ailleurs, la richesse de leurs vêtements, mise en valeur par les coloris choisis et les éclats de lumière faisant ressortir la préciosité des matières. Cette façon de vêtir la bohémienne peut paraître dissonant, il s’agit là d’un choix plus esthétique de la part du peintre qu’ethnographique, bien qu’en peinture la représentation de la bohémienne a pour coutume de représenter la trivialité du monde.
En comparant les tapisseries réalisées au XVIIIe siècle, on constate quelques différences entre le modèle conservé au Louvre dont le plan, plus rapproché fait disparaître quelques détails. Notre tapisserie semble donc avoir été réalisée d’après le modèle conservé au Musée Jacquemart André, identique en tout point excepté son sens de lecture.
Informations
Localisation actuelle
location_onMarché Paul Bert
Prix: sur demande
Objets recommandés :
Dimensions
Largeur : 420
Hauteur: 253
Profondeur : 3
Dimensions
Largeur : 65
Hauteur: 195
Profondeur : 3
Dimensions
Largeur : 162
Hauteur: 295
Profondeur : 14
Dimensions
Largeur : 122
Hauteur: 240
Dimensions
Largeur : 86
Hauteur: 108
Dimensions
Largeur : 68
Hauteur: 325
Dimensions
Largeur : 267
Hauteur: 210
Profondeur : 16
Largeur intérieure : 228
Hauteur intérieure : 166
Dimensions
Largeur : 74
Hauteur: 100
Profondeur : 26
Dimensions
Diameter: 57
Dimensions
Hauteur: 60
Diameter: 16
Dimensions
Profondeur : 6
Diameter: 38