Ref.17931
Jean-François GECHTER (1796-1844)- Paire de candélabres aux guerriers

Cette extraordinaire paire de candélabres a été réalisée en bronze par Jean-François Gechter vers 1850. Représentant deux gueriers en armure propres au style de Gechter, le musée du Louvre à Paris conserve dans ses collections une paire de candélabres selon le même modèle. La redécouverte de ces candélabres est tout a fait exceptionnelle tant au regard de son extrême qualité d'exécution que de la rareté de ce modèle qui n'était jusqu'alors connu que grâce à l'exemplaire du musée du Louvre. Placés en regard, les deux guerriers soutiennent vigoureusement de lourds drapeaux surmontés de boucliers donnant naissance aux bras de lumière de ces candélabres. Vêtus de cottes de maille et d'armures finement ciselées, les guerriers portent également leurs armes, hache et poignard à la ceinture. Le remarquable traitement des armures des guerriers, le souci du détail apporté aux cottes de maille, aux armes et aux visages, nous permettent d’attribuer cette œuvre à Jean-François Gechter. Le sculpteur se livre ici à d’incroyables variations de rendu de surface : la rugosité des cottes de mailles, la ciselure des détails tant sur les armures que sur les visages traités de manière romantique. Elève de Bosio et du Baron Gros, Gechter réalise des pièces dans la mouvance romantique, et s’enthousiasme pour les thèmes historiques au travers desquels il peut exprimer son talent pour les scènes anciennes, présentant des personnages aux costumes élaborés, parfois anachroniques et fantaisistes, mais représentatifs du goût troubadour auquel il s’adonne. A cet égard, cette paire de candélabre est parfaitement représentative de l'art de Gechter. La paire présentée au musée du Louvre est réalisée en bronze argenté et doré jouant ainsi de la variation des couleurs et des rendus. Réalisés sur le même modèle, ces candélabres s'en différencient pourtant car la paire de nous vous présentons ici est couronnée d'un casque animalier inexistant sur la paire du Louvre.

Ref.15091
Fonderie d’art de Johann HERZNER (attribué à), Lanterne au foisonnant décor rococo, Seconde moitié du XIXe siècle

Cette lanterne de style rococo fut exécutée par la fonderie d’art de Johann Herzner dans le dernier quart du xixe siècle. La fonderie d’art de Johann Herzner (fondeur et mouleur parfois désigné aussi sous le terme de sculpteur), sise au numéro 37 de l’Erzgießereistrasse à Munich, produisait des réductions d’œuvres d’art et des œuvres originales. L’entreprise fut active entre les années 1870 et 1877, selon l’état actuel de nos connaissances. Elle participa dès 1870 à l’exposition internationale des travailleurs de l’industrie à Londres avec, entre autres, un couple de style rococo (« Roccocopaar ») témoignant de l’intérêt précoce de Herzner pour ce style. La perfection du modelé et de la technique fut alors relevée : alors que ces œuvres étaient dépourvues de ciselure, elles étaient d’une netteté et d’une pureté exceptionnelles ; aussi la fonderie remporta-t-elle à cette occasion une médaille de seconde classe. Après l’exposition, les pièces qu’ils avaient présentées furent également dévoilées au public à l’hôtel de ville de Münich. En 1873, Johann Herzner exposa à l’Exposition universelle de Vienne, et reçut une médaille du mérite dans les groupes VII (industrie du métal) et X (arts décoratifs). Il y fournit, selon les commentaires, « des groupes en bronze bien modelés et exécutés ». En 1876, il participa à une ultime exposition d’art et d’artisanat à Munich dans le groupe C (nouveaux produits de l’industrie des arts), où obtient une médaille de deuxième classe. Cette superbe lanterne en bronze doré et verre repose sur une base quadrilobée en bois. Celle-ci accueille une ornementation particulièrement riche. Dans un décor naturel rocheux et végétal s’ébattent plusieurs putti aux postures variées : une petite fille dotée d’ailes est assise sur un rocher, tandis que deux petits garçons jouent parmi les plantes. De là, en spirale, s’élève le pied, constitué de feuilles godronnées tout en courbes et en contre-courbes et enveloppé de feuillages. En partie haute, l’ascension est rythmée par d’autres putti : l’un, confortablement installé dans une courbe, semble tenir des algues dans chaque main ; au-dessus de lui, un véritable petit Jupiter armé de son foudre, portant une couronne, s’appuie, de son bras gauche, sur un aigle ; une autre petite fille ailée accompagnée de roses semble regarder à l’intérieur de la lanterne, et un dernier putto, plus aérien encore, est suspendu en dessous de l’objet, comme s’il le soutenait. Ces quatre putti évoquent peut-être les quatre éléments (l’eau, le feu, la terre et l’air). Le fond de la lanterne s’inscrit également dans le style rococo, puisqu’il est constitué d’une coquille aux rebords irréguliers ; en émergent des palmiers formant des arcs et délimitant la surface du verre ; le sommet de la lanterne joue, quant à lui, sur un jeu de pleins et de vides prenant tout son sens lorsque la lanterne est allumée. Sur chacune de ses six faces, les plaques de verre teintées en bleu accueillent un décor de ciel nocturne piqué d’étoiles ; la lune y est représentée selon ses différentes phases, croissante et décroissante, qu’il est possible de suivre en tournant autour de l’objet. La richesse et la préciosité exceptionnelles de l’ensemble témoignent de l’excellence de la fonderie d’art à l’origine de la réalisation de cet objet, dû à une fonderie bavaroise méritant de sortir de l’ombre.