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L'Egyptomanie est un phénomène unique dans l'histoire de l'art occidental, il décrit la fascination pour la culture et l'histoire de l’Égypte antique et pharaonique. A la mode dès l'époque romaine, on retrouve des pièces égyptiennes dans les premiers cabinets de curiosités des XVIe et XVIIème siècle. Mais c'est lors de la Campagne d’Égypte de Bonaparte (1798-1801) que l'art des pharaons recommence à fasciner artistes et collectionneurs. Cette fascination se poursuit jusqu'à nos jours, comme on peut le constater par exemple la pyramide du musée du Louvre inaugurée en 1989, ou celle du Luxor Hotel à Las Vegas, ouvert en 1993.

Si l’Égypte Romaine avait déjà livré de nombreux trésors à Rome (sculptures, obélisques…), qui seront ensuite redécouverts avec beaucoup d'intérêt en France et en Italie à la Renaissance, l'Egytomanie prend son essor au début du XVIIIème siècle sous l'influence de Johann Joachim Winckelmann (1717-1768), le grand théoricien du néoclassicisme. A l'époque de la France des Lumières, l'Antiquité devient un modèle et des motifs décoratifs d'origine égyptienne commencent à orner le mobilier et les décorations intérieures. L'Égypte est alors associée au voyage, à l'exotisme de l'Orient et à ses mystères.

Il faudra attendre le début du XIXème siècle et la Campagne en Égypte de Bonaparte, pour que l'Egyptomanie envahisse complètement les arts décoratifs, il sera d'ailleurs associé au Style Empire.
Dominique Vivant-Denon (1747-1825), alors directeur du Muséum Central des Arts (futur musée du Louvre), embarque à Toulon avec Napoléon, ce voyage va le marquer et ses Chroniques du voyage illustré sont couronnées d'un succès unanime. Dès lors fontaines ornées de motifs pharaoniques, décors de hiéroglyphes, obélisques et petites pyramides, envahissent la France pour célébrer les victoires napoléoniennes.

En 1822, Jean François Champollion (1790-1832) alors jeune conservateur des collections égyptiennes au Louvre, déchiffre les hiéroglyphes. Les découvertes s'amplifient sur les berges du Nil et l’égyptologie évolue devenant de plus en plus scientifique. L'égyptomanie prend alors une place de plus en plus importante dans les arts décoratifs tout en tirant profit des progrès de cette science naissante qu'est l'égyptologie. Les formes de l'Egyptomanie oscillent entre la rigueur documentaire et une certaine fantaisie qui n'a plus rien à voir avec l'antiquité. Le vase égyptien Champollion en porcelaine de Sèvres, conservé au château de Compiègne et réalisé par François-Hubert BARBIN (1786-1857) et le peintre sur porcelaine Jean-Charles DEVELLY (1783-1862) en est une parfaite illustration : afin de réaliser ce vase, le directeur de la Manufacture de Sèvres s'adresse directement à Champollion pour la validation du décor du vase. Cette caution scientifique facilitera la diffusion de l'objet. La manufacture de Sèvres produit aussi un grand nombre de services de vaisselle à décor égyptisant, notons par exemple le beau service à thé de l'impératrice Joséphine conservé au château de Malmaison.

Les peintres aussi savent tirer parti des nouvelles découvertes de l'égyptologie et reproduisent des décors à l'ambiance pharaonique en les associant parfois à des épisodes bibliques, ils se libèrent du côté militaire de la campagne Napoléonienne.
Au cours du XIXème siècle, l'égyptomanie touche toutes les formes de création, de l'Opéra Aïda créé pour le percement du canal de Suez, aux peintures de style Pompier avec notamment Jean-Léon Gérôme (1824-1904), en passant par le mobilier, les cheminées mais aussi les arts décoratifs.

En novembre 1922, en pleine domination du style Art Déco, la découverte de la tombe de Toutânkhamon relance la mode de l'Egyptomanie, qui viendra alors envahir le monde de la mode et de la publicité.
Prenant le relais des grandes institutions muséales, le cinéma des années 1950, prenant modèle sur les peintres pompiers, met en scène sujets bibliques et sujets antiques dans le style de l'Egyptomanie. C'est le cas du célèbre film Cleopatra, production Hollywoodienne titanesque, longtemps considérée comme la plus chère de tous les temps, avec dans le rôle principale la belle Elizabeth Taylor.


Bibliographie

- HUMBERT Jean-Marcel, PANTAZZI Michael, ZIEGLER Christiane (and Al.), Egypt in Western Art, 1730-1930, exhibition catalog, the Louvre Museum, University of Chicago Press, 1994.

- DESROCHES-NOBLECOURT Christiane, Egyptian style: Arts, styles and techniques, Ed. Larousse, 1939.

- SMITH William Stevenson, SIMPSON William Kelly, The Art and Architecture of Ancient Egypt, Pelican history of art, Vol. 14 Yale University Press Pelican history of art, Ed. Yale University Press, 1998

- Von WIEBEKING Carl Friedrich, theoretical and practical civil architecture, enriched with a descriptive history of ancient and modern buildings and their accurate drawings, 1827 Vol. 1, Book 4.

- WINCKELMANN Johann Joachim, Geschichte der Kunst des Altertums (History of Art among the Ancients), 1764

Le fumoir Moorish de la demeure John D. Rockefeller, colonnades de l'ordre palmiforme typique du décor Egyptomanie, 1864-1865, Musée de Brooklyn, New York.
Percier (1764–1838) & Jacob-Desmalter (1770–1841), orfèvre Biennais (1764–1843), d'après les dessins de Vivant Denon (1747–1825), Médaillier, 1809–19, acajou et incrustations
Cheminée Egyptomania du XIXème siècle en marbre Jaune de Sienne. Détail du bandeau mettant en scène un faucon bicéphale, le dieu Horus aux aile
Lorenzo Ottoni (1658–1736), Le Nil, 1688-92. Copie commandée par Louis XIV, d'une statue gréco-romaine du temple d'Isis et exposée au Vatican.
Sarah Bernhardt (1844-1923) en Cléopatre, vers 1891.
Jean-Léon Gérôme (1824-1904), Bonaparte devant le Sphinx, 1867-1868, Huile sur toile, Hearst Castle, San Simeon (Californie).
Giovanni Battista Piranesi (1720-1778), Projet pour une cheminée dans le mode de l'Egyptomanie, gravure tirée du recueil « Différentes façons d'orner les cheminées et touts au
Boîte à bijoux en argent émaillé de style égyptien par BAUGRAND. Exposition Universelle de 1867 à Paris.